Nasr Eddin Hodja est un personnage mythique, à la fois ingénu et faux-naïf, toujours quelque part entre l'idiot du village et le génie méconnu, une espèce de sapeur Camember oriental qui aurait quitté l'armée en n'ayant pas toute sa tête. Ses histoires, si l'on veut bien ne pas tenir compte de l'environnement moyen-oriental et de l'inspiration soufie, rappellent certains récits zen.
Un plan mûrement réfléchi
Nasr Eddin creuse un trou profond dans son jardin, qu'il comble ensuite de pierres. Un voisin le voit faire et l'interpelle ironiquement :
- Hé, Hodja ! C'est très bien à toi de faire disparaître les pierres, mais que vas-tu faire de la terre que tu as retirée ?
- Rien de plus simple, répond Nasr Eddin : je la mettrai dans un autre trou, que j'aurai creusé après celui-ci.
- Très ingénieux, Nasr Eddin ! Mais dis-moi, la terre que tu auras retirée du deuxième trou, qu'en feras-tu ? La mettras-tu dans un troisième ?
- Allons, laisse-moi tranquille maintenant. Je n'ai pas le temps de t'expliquer mon plan dans tous les détails.
Il fait bien : le diable n'est-il pas dans les détails ? Surtout quand les "détails" sont aussi gros qu'un Trou de la Sécu dans le budget d'un ministère du Déficit !
Ainsi, à la loi de Bitur-Camember : "la redistribution politique détruit en tendance une richesse équivalente à celle qu'elle vole", j'ajoute le corollaire de Nasr Eddin Hodja : "l'art de la politique consiste à masquer la destruction de richesse par l'enfumage des victimes".
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